S'il en restait pour se demander à quoi peut bien servir le basket en général, et la folle épopée de la Jeunesse sportive des Fontenelles (JSF) de Nanterre en particulier, l'ailier fort Stephen Brun a fermé le ban, samedi, à Paris, au stade Pierre-de-Coubertin, une demi-heure après une troisième victoire (83-77) de son club devant Strasbourg, qui valait aux banlieusards le titre de champions de France : «Mes parents étaient dans la salle. Ils ne se parlent pas depuis vingt-cinq ans et ils étaient réunis ce soir. Il n'y a que le sport pour faire des trucs comme ça. Je vais profiter de mon père, de ma mère, de mes frères… J'ai aussi des amis d'enfance qui ont fait 800 kilomètres depuis Genève. S'il y a une petite bouteille de champagne qui traîne… On verra où tout ça nous mène.»
L’international tricolore pouvait y aller carrément : il est entré dans l’histoire du sport en même temps que son club, avant-dernier budget de Pro A et onze divisions avalées depuis 1987, qui représentera la saison prochaine le pays sur un front européen où plastronnent le Maccabi Tel-Aviv ou le CSKA Moscou, environ 35 millions d’euros de budget et des joueurs qui vivent comme des maharadjahs.
Nanterre en Euroligue, c'est à la fois le choc des civilisations et une équipe en surplomb au-dessus du grand vide. Le jeune arrière (22 ans) Jérémy Nzeulie, formé à la JSF, n'y voit goutte : «On ne comprend pas vraiment ce qui se passe.» Jean Donnadieu, président du club depuis 1977, une premièr