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Analyse

Comme un combat de boxe pour mangeurs de vent

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La compétition, créée en 1851, est organisée selon le bon vouloir de son détenteur, parfois aux dépens des nostalgiques des monocoques d’antan.
publié le 13 juin 2013 à 20h26

L’aura de la Coupe de l’America tient à deux éléments contradictoires : tout d’abord, c’est un duel maritime, un combat de boxe sur l’eau, un affrontement à armes plus ou moins égales, un étripage de chiens de mer jusqu’au dernier sang, une compétition fatale où il n’y a jamais de second et où le vainqueur gagne tout, même le droit de changer les règles. Ensuite s’affrontent - souvent mais pas toujours - dans ce cadre ce qui se fait de mieux en matière d’architecture navale, les plus beaux voiliers de la terre, et non de la mer, car ces engins traversent rarement l’océan et rentrent à quai toutes les nuits. Parfois, mais pas obligatoirement, ce sont les plus extraordinaires machines à remonter le vent, les plus innovantes. Mais une Coupe de l’America peut tout aussi bien se disputer sur des machines plus classiques, de celles du genre à remonter le temps, car l’important n’est pas d’aller vite dans l’absolu, mais d’aller plus vite que le rival.

Se bagarrer. L'histoire de l'America, créée en 1851, est faite de cette dialectique. Le débat a toujours existé entre les tenants du duel qui se fichent du support nautique et les fascinés de l'innovation qui veulent se bagarrer sur ce qui se fait de mieux techniquement. Dans l'entre-deux-guerres, les Classe J sont d'extraordinaires voiliers qui peuvent mesurer une quarantaine de mètres. Ils sont armés par les magnats de l'époque (Lipton, Vanderbilt) et menés par des équipages en surnombre. Cette m