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Libération
Récit

La Coupe de l’America joue à se faire peur

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Le chavirage, à l’entraînement, du défi «Artemis», qui a coûté la vie à un marin en mai, a déstabilisé l’organisation à trois semaines des régates.
L'équipage de «Team New Zealand» en fâcheuse posture lors d'un entraînement à San Francisco en août 2012. (Photo Robert Galbraith. Reuters)
publié le 13 juin 2013 à 20h26

La 34e Coupe de l'America est plongée dans un chaos inextricable depuis le tragique chavirage de l'un de ses challengers le 9 mai lors d'un entraînement en baie de San Francisco. L'accident du défi suédois Artemis Racing qui a coûté la vie à l'Anglais Andrew «Bart» Simpson, l'un des équipiers, a fait ressurgir les dangers de la nouvelle jauge de catamarans de 24 mètres, forçant les organisateurs de cet événement planétaire à revoir plusieurs fois leur copie, à trois semaines du début de la compétition.

Deux des quatre engagés (Team Oracle, le détenteur du trophée, et Artemis Racing) ont déjà chaviré une fois. La mort du champion olympique en Star à Pékin (2008) aura précipité les choses. Louis Vuitton, sponsor et organisateur historique de la coupe du même nom (celle qui détermine quel challenger va rencontrer le détenteur BMW Oracle Team USA lors de la Coupe de l'America, début septembre), aurait même pensé un moment se retirer de la compétition après l'accident, à cause d'un souci d'image de marque.

Les résultats de l’enquête officielle n’ont toujours pas été rendus publics et on comprend aisément, au vu des enjeux financiers et de la renommée de l’événement, que les organisateurs prennent encore des gants, exigeant de la plupart de leurs collaborateurs une discrétion absolue. Les intérêts économiques sont colossaux puisqu’ils concernent la création de 5 500 emplois, mais aussi des retombées estimées à plusieurs centaines de mil