«Do you have a map ?» Appuyés à un rocher, sacs à dos volumineux posés dans la neige, les deux hommes sont souriants mais perdus et fatigués, après 1 700 mètres de dénivelé. Ils nous ont vus progresser dans la voie d'ascension au mont Blanc, le long du glacier de Bionnassay et nous attendaient. Notre guide leur explique qu'ils sont sous le refuge de Tête Rousse (3 200 mètres d'altitude), leur indique l'itinéraire et les alerte : il est déjà 18 heures, une heure tardive pour un alpiniste même en ce début juin ensoleillé. Ils sont venus de Pologne et espèrent réussir l'ascension du mythique toit des Alpes en une semaine. Ils envisagent de planter leur tente au moins deux fois sur la voie.
Ces nombreux prétendants au mont Blanc, venus de l'Est, avec peu d'argent et un esprit d'alpinisme traditionnel, sont devenus la bête noire de la vallée. «Avec leurs gros sacs, ils font prendre des risques aux autres dans les passages délicats. Ils s'écartent de la voie, ne savent pas s'encorder correctement. Ils campent près du refuge du Goûter et laissent toutes leurs merdes là-haut !» râlent trois guides de Saint-Gervais qui redescendent avec leurs clients, épuisés mais ravis d'avoir réussi le sommet.
Camping. Depuis dix ans, Jean-Marc Peillex, le maire UMP de la commune de Saint-Gervais, d'où part l'itinéraire le plus fréquenté (95% des ascensions), tempête contre cette multitude de tentes qui polluent l'environnement et le panorama en