C'est un festival de périphrases, un dictionnaire de synonymes, un concours de pudeur. Devant les enquêteurs, les témoins et les gardés à vue ont parlé de «michetonneuses», de «filles vêtues très légèrement», de «teupus» (putes) . Ils ont souvent évité le mot «prostituées» pour qualifier ces jeunes poules de luxe, livrées par chauffeur ou vol Air France à des clients friqués. C'est pourtant pour ce motif - «sollicitation d'une prostituée mineure» - que Franck Ribéry et Karim Benzema sont jugés par le tribunal correctionnel de Paris à partir de cet après-midi, en quatre jours d'audience (les 18, 19, 25 et 26 juin). D'autres prévenus sont poursuivis pour les mêmes faits ou pour proxénétisme.
Descente. Selon toute vraisemblance, les footballeurs seront absents, tout comme Zahia Dehar, la femme-objet du scandale qui n'est plus partie civile. L'avocat de Ribéry, Me Carlo Alberto Brusa, compte demander le huis-clos pour protéger l'honneur de son prestigieux client. Il déposera également une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) visant à démontrer que le texte sur la prostitution des mineurs est inconstitutionnel car trop imprécis : «La loi sur le harcèlement sexuel a bien été abolie pour les mêmes raisons», explique-t-il. Si le tribunal accède à sa demande, le procès sera reporté. Ribéry ne reconnaît qu'un seul rapport sexuel, selon lui non tarifé, avec Zahia. Benzema dément tou