Yann Eliès (Groupe Quéguiner) aura tout mis dans la bataille pour remporter samedi sa deuxième Solitaire du Figaro d'affilée, un exploit que seul Guy Cornou avait réussi dans les années 70, alors que la course s'appelait encore l'Aurore. Le Briochin de 39 ans, deuxième de la 4e étape à Dieppe samedi soir derrière Adrien Hardy (Agir Recouvrement), aura tenu jusqu'au bout avec 35 nœuds de vent, dans une dernière étape d'anthologie.
«Jouable». «Ce qui est incroyable, c'est que je gagne après avoir cassé mon étai [le câble qui retient le mât par l'avant du bateau, ndlr] dans la troisième étape, nous a-t-il rappelé hier par téléphone. Lorsque ça m'est arrivé, j'ai failli rentrer direct à Port-la-Forêt. Finalement, j'ai préféré réparer et continuer l'étape. J'ai bien fait, on dirait…» Son père, Patrick Eliès, avait lui aussi remporté en 1979 cette course devenue classique.
Deux fois détenteur du Jules-Verne, Yann Eliès avait échappé au pire lors du Vendée Globe 2008 : éjecté de son 60 pieds Generali au large de l'Australie, il avait réussi, malgré un fémur cassé, à remonter sur son bateau puis s'était traîné jusqu'à sa bannette. Il n'avait été récupéré que trois jours plus tard par la marine australienne. Le skippeur n'a jamais revu son bateau. C'est toujours grâce à cette détermination qu'il refait surface, prouvant à chaque fois qu'il possède un mental d'acier.
«Et dire que j'étais a