«Je m'entraîne tous les jours depuis des mois, et cette semaine, j'ai bu le moins possible. Comme ça, mes veines ressortent, et ça impressionne mes adversaires», lance Mike, 21 ans et facile 30 centimètres de tour de biceps, avant de se suspendre à l'horizontale sur un grillage. Il vient de réaliser un Human Flag, une des figures les plus connues de street workout, ou musculation de rue.
Ce sport, qui transforme la ville en salle de sports géante, a débarqué en France il y a quatre ans. Ses adeptes s’emparent du mobilier urbain pour réaliser pompes, tractions ou figures en freestyle. L’engouement pour cette discipline gratuite, plus ludique que la muscu traditionnelle et pratiquée en dehors des contraintes du sport associatif, est réel. En témoignent les 200 participants au Pull and Push, la compète européenne organisée à Grigny (Essonne) samedi, soit le double d’il y a un an.
Hercule. Kizo, 110 kilos de muscles, vainqueur de l'épreuve de tractions et coorganisateur, insiste sur la diversité des participants. «Sport de rue ne veut pas dire sport de voyous. Les gens pratiquent le street workout dans toute la France. Certains sont kinés, d'autres habitent dans un pavillon», assure-t-il.
Le street workout a émergé il y a une dizaine d'années quand, dans les quartiers pauvres de Riga (Lettonie) ou de Varsovie, les jeunes se sont réapproprié les barres parallèles, installées dans la rue au temps de l'URSS pour entretenir la pép