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Libération

La Grande Boucle, une longévité stupéfiante

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A la veille du départ, en Corse, de la 100e édition du Tour de France cycliste, l’ombre du dopage est revenue planer sur une fête plombée depuis quinze ans.
publié le 28 juin 2013 à 21h46

Le dopage, c’est comme la cuisine en plein air : on en sent les effluves mais seul le Tour, qui a toujours le nez pris, ne sent rien. Seul le Tour ignore que le dopage est un nœud qui se serre au lieu de se dénouer. Du coup, il suffoque, devient écarlate et Christian Prudhomme, le patron de l’épreuve, est vert de rage.

Vendredi, Lance Armstrong a donné une longue interview au Monde. A sa lecture, on pense à ce paysan en chapeau de feutrine qui, descendant une fois l'an de sa montagne pour écouler ses poules réformées au marché des suiveurs, laisse derrière lui une odeur d'œufs pourris. A la question «Quand vous courriez, était-il possible de faire des performances sans se doper ?» , le septuple vainqueur, rayé des tablettes, répond : «Non. Impossible de gagner sans dopage. Car le Tour est une épreuve d'endurance où l'oxygène est déterminant. Pour ne prendre qu'un exemple, l'EPO ne va pas aider un sprinteur à remporter un 100 m, mais elle sera déterminante pour un coureur de 10 000 m. C'est évident.»

La Baignoire. L'interview tombe à point nommé pour dépecer la chanson de gestes de la Grande Boucle. Cette dernière a lu l'entretien strophe par strophe et se dit que c'est à coups de pioche qu'on aurait dû l'achever, le Lance. Armstrong écrit à la France une longue lettre bien embarrassante, dans laquelle il en appelle à Virgile et Homère. Ecoutons notre historien : «A bien des égards, ça ne finira jamais. Je n'a