Cavendish, c'est à la pointe du burin qu'il écrit sa propre légende. Hier, emballage final après 228 km et 24e victoire pour le sprinteur d'Omega, devant Boasson Hagen et Sagan. Cavendish, c'est la haute bourgeoise britannique du vélo portée au plus haut de sa puissance. Mais l'art français là-dedans ? Il fut hier représenté par Kévin Réza. Ce jeune Guadeloupéen de l'écurie Bernaudeau (Europcar) s'est distingué dans une échappée à quatre, qui a lutté jusque dans la descente du col de la Gineste contre l'assaut d'un peloton emmené par Lotto et Omega. Bernaudeau, hier, se rengorgeait de la prestation de son coureur : «Chez nous, mains sur la poitrine, on combat le dopage et le racisme.» Comprendre que les partisans de l'Ancien Régime sont encore nombreux dans le peloton.
Silence. Sentinelle avancée de l'histoire en marche, la commission sénatoriale sur l'efficacité de la lutte contre le dopage devait rendre son rapport, avec les noms des coureurs positifs à l'EPO sur le Tour 1998, le 18 juillet, jour de l'étape de l'Alpe d'Huez. Elle l'a finalement reporté au 24 juillet, trois jours après la fin du Tour. Les sénateurs ont justifié ce report en faisant sonner leur petite clochette en bronze pour réclamer le silence : «La date de publication pouvait laisser penser que les travaux se concentrent sur les pratiques dopantes dans le cyclisme.» Ah bon ? Ont-ils craint que, après Jalabert, d'autres puissent être jetés e