Le Ventoux se consomme avec modération. Depuis sa première ascension en 1951, il n'a été gravi qu'à 14 reprises par les coureurs du Tour de France (dont huit arrivées au sommet). Le mythe, pour rester mythe, doit se faire rare. Dans son ouvrage Mythologies, Roland Barthes évoquait «un Dieu du mal auquel il faut sacrifier. Véritable Moloch, despote des cyclistes, il ne pardonne jamais aux faibles, se fait payer un tribut injuste de souffrance». De fait, les quelques ascensions du «géant de Provence» sont souvent restées dans les mémoires. Passage en revue.
1958 : Charly Gaul, le pionnier
«L’Ange de la montagne» s'impose dans ce contre-la-montre inédit parti de Bédoin. Le Luxembourgeois remportera encore deux étapes et finira par décrocher son seul et unique Tour de France.
1967 : Tom Simpson, le drame
Amphétamines, alcool, chaleur. Un trio mortifère pour Tom Simpson. L'Anglais a dépassé son seuil de douleur, mais ne s'en rend pas compte. Il zigzague, tombe, se relève, tombe à nouveau, à moins de deux kilomètres du sommet. Il est mort. Une stèle en sa mémoire est située le long de la route menant à l'observatoire.
1970 : Eddy Merckx, quand même humain
«C'est pas possible, j'étouffe», lâche le Cannibale, alors qu'on le sollicite pour répondre à quelques questions une fois la ligne d'arrivée franchie en vainqueur. Cela n'empêchera pas le Belge de remporter ce Tour 1970 avec plus de 12 minutes d'avance sur son second.
1987 : Jean-François Bernard, la joie avant la poisse
Pour cette 18e étape du Tour, un chrono de 36 kilomètres entre Carpentras et le Ventoux, le Français Jean-François Bernard réus