«Mon propos n’est pas de dénigrer Antoine Vayer, ni d’être rangé dans le camp de ceux qui ont intérêt à ce qu’il n’y ait pas de mesure objective de la performance en cyclisme. Antoine est le premier à avoir analysé la puissance, mais, à mon sens, cette méthode est trop imprécise. En 2003, nous avions fait une étude ensemble et la marge d’erreur de sa méthode était de plus ou moins 6% dans le meilleur des cas (pas de vent, une pente et une vitesse constante…). L’erreur est plus importante s’il y a du vent.
«A titre de comparaison, c'est 2% pour un SRM [capteur de puissance, ndlr] bien calibré. Il y a beaucoup trop d'estimations comme la masse du coureur (qui peut varier) même si lui utilise un coureur-étalon, les résistances aérodynamiques, les résistances de roulement… Quand il s'agit d'estimer une VO2 max, c'est mission impossible. On ne connaît pas le pourcentage soutenu de la puissance maximale aérobie (PMA), le rendement (énergie mécanique produite/énergie consommée) ou la sensibilité à l'altitude du coureur. En prenant en compte toutes les incertitudes publiées, j'ai calculé que Christopher Froome pourrait avoir une PMA entre 440 et 560 watts et une VO2 max [le volume d'oxygène maximum qu'un organisme peut consommer lors d'un exercice physique] entre 75 et 124 ml/min/kg. On fait ainsi dire aux chiffres ce qu'on veut. Il convient d'ajouter au seul passeport biologique des valeurs physiologiques ou de puissance qui seraient mesurées