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Interview

«L’Aicar peut avoir des conséquences dévastatrices»

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Le Tour de France 2013dossier
Le chercheur Patrick Laure présente les produits à la mode, dont un qui fait maigrir sans toucher aux muscles :
publié le 17 juillet 2013 à 22h36

Patrick Laure, chercheur et auteur de plusieurs ouvrages dont l'Ethique du dopage et Dopage et société aux éditions Ellipses, constate et déplore que la lutte contre le dopage ressemble à un chemin sans fin.

Est-il encore juste d’affirmer que les dopeurs et les dopés ont toujours de l’avance sur la lutte antidopage ?

Il faut d’abord préciser que les «gourous» ou «spécialistes» du dopage ont, pour la plupart, la même formation que ceux qui luttent contre. Après, le niveau du sportif concerné justifie la différence de sophistication des produits utilisés. A des niveaux nationaux, déjà élevés, toutefois, on parle de produits disons «classiques et historiques», comme les corticoïdes, les stéroïdes anabolisants, les hormones de croissance. Ce sont les moyens financiers consacrés au dopage par des athlètes de niveau mondial qui font ensuite la différence et font apparaître des produits nouveaux.

Qu’est-ce que l’on recherche aujourd’hui ?

L'EPO reste la vedette du dopage. Il est apparu aux Jeux de Calgary en 1988, et on a commencé à le détecter en 2008. Mais il reste très complexe à pointer parce qu'il est produit de manière naturelle par l'organisme. Des publications scientifiques récentes montrent qu'une prise en microdose conjointe à une transfusion sanguine rend cette prise indétectable. Un autre chantier spécifique concerne les produits à la mode que sont l'Aicar, l'Andarine, ou le GW501516. Ces deux derniers améliorent la performance et ont l'avantage de ne pas produire d'effets secondaires grossiers comme l'apparition de la barbe ou une déformation de la voix. L'Aicar [Libération de mardi, ndlr],<