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Analyse

Les laisser se doper, qu’on en finisse…

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Pour l’abandon de la prohibition et la liberté des coureurs de se charger comme ils l’entendent.
publié le 17 juillet 2013 à 22h36

La seule façon d’être certain qu’aucun coureur n’est dopé, c’est que tous le soient. A tout le moins que tous aient le droit de l’être. C’est la seule solution pour que cesse ce jeu de dupes, où le gendarme continue à courir derrière le voleur et où tout le monde ment. Lance Armstrong et Laurent Jalabert en témoignent côté vélo. Tyson Gay et Asafa Powell côté athlé. La lutte antidopage est un échec toujours recommencé. Face à cela, il y a deux solutions.

1) On maintient la prohibition, sachant que celle-ci génère le crime. On confit en déploration vertueuse. Et, en douce, on jouit de la dénonciation des turpitudes d’un spectacle qu’on adore dénigrer, ravi de lécher le héros puis de lyncher le salaud, rôle tenu alternativement par le transgresseur célébré puis repenti honni.

2) On cesse de prétendre régler un problème insoluble. On laisse les compétiteurs prendre leurs responsabilités et aller vers leurs risques. Et, clairement, on admet que le spectacle sport est avant tout un spectacle, une mise en scène, une dramaturgie où la fin justifie les moyens.

Essayons d’expliquer pourquoi les hommes voudront toujours démultiplier leurs potentialités et pourquoi il est bon que la société permette à l’individu conscient de ses choix d’agir enfin en pleine lumière.

Le sportif est faustien. Le sport vit sur la fiction de la «juste inégalité» théorisée par le sociologue Alain Ehrenberg. Sur la ligne de départ, les participants seraient tous épaule contr