Légaliser le dopage ? Sandro Donati (1), ancien entraîneur d'athlétisme aujourd'hui conseiller au sein de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et membre de la commission européenne antidopage, a sursauté rien qu'à l'idée d'une telle éventualité. «Faire une proposition de ce genre signifie ne pas connaître les dynamiques d'utilisation des produits dopants par les sportifs, a-t-il répondu hier au téléphone. Si le trafic des substances est relatif, comparé à celui de la drogue, il emprunte cependant le même schéma. Les nombreuses enquêtes judiciaires peuvent clairement démontrer que chacun se cache derrière son propre secret. Que ce soit l'entraîneur, le médecin ou l'athlète.»
Dernier rempart à la banalisation du dopage, et ce depuis les Jeux olympiques de Los Angeles, en 1984, Sandro Donati, 65 ans, souvent mis à l’écart par les institutions sportives italiennes, a longtemps mené une guerre sans merci contre ces médecins magiciens capables de transformer n’importe quel âne en cheval de course. Il parle de phénomène de masse solidement structuré et dangereux pour la santé. Depuis des années, il répète que le dopage, s’il dépend des sports pour des raisons évidentes, devrait surtout être rattaché au ministère de la Santé publique, à cause du danger que représentent des produits toujours plus complexes.
«Ragots». «Il s'agit souvent de combinaisons de médicaments différents utilisés avec des posologies différentes, des techn