C'est un langage délicieusement suranné qui vous transporte vers d'autres contrées. Celles des «rétropoussées» sur voiture, des «comportements incorrects en public», des «ravitaillements qui nuisent à l'image du cyclisme». Autant de termes que l'on découvre avec bonheur, tous les soirs, en salle de presse, quand tombent les décisions du jury des commissaires de l'Union cycliste internationale (UCI), une bonne heure après l'arrivée des coureurs. Ils sont seize, sur le Tour de France, à veiller que les règlements internationaux sont respectés. Et ils ne sont pas forcément populaires. «Commissaires à rien», ricanent certains. «Pour nuire à l'image du cyclisme, ils s'y connaissent, à l'UCI», renchérissent d'autres. Marc Madiot, le patron de l'équipe FDJ.fr, s'était même laissé aller à une sortie un brin nationaliste, en Corse. «L'Espagnol, il peut rentrer chez lui», avait-il lancé après une fin d'étape houleuse
«L'Espagnol», c'est Vicente Tortojada, le président du jury. Un Valencian de 50 ans, désigné par l'UCI pour faire appliquer la loi au cours de cette centième édition du Tour. Tortajada, durant chaque étape, prend place dans la voiture de direction de Jean-François Pescheux. Derrière le peloton, il fait passer les instructions aux directeurs sportifs. Ses collègues, eux, sont disséminés dans la course. Six commissaires à moto, notamment, se baladent en