Longtemps, les organisateurs du Giro ont réservé au dernier du classement général un maillot noir un poil stigmatisant. Sur les routes du Tour de France, on préfère l’appellation «lanterne rouge». Une distinction purement honorifique, mais qui a le mérite d’offrir à son détenteur une exposition médiatique et la sympathie du public. Cette année, si Christopher Froome semble avoir sécurisé son maillot jaune, la course à la dernière place reste incertaine. Au coude à coude, séparés par une minute et quinze secondes, on trouve à l’avant-dernière place, le Kazakh Assan Bazayev devant le Canadien Svein Tuft.
Le Belge Wim Vansevenant, recordman du genre (2006, 2007 et 2008), désormais retraité, se souvient de ses «performances». Il en profite pour glisser quelques conseils aux impétrants.
Vous avez ramené la lanterne rouge trois fois à Paris. Est-ce une fierté ?
C'est quelque chose qui a marqué ma carrière. Quand les gens me rencontrent, ils me parlent toujours de ça. Ça va me rester toute ma vie, et mes autres résultats vont être oubliés ! Mais bon, j'en tire quand même un petit peu de fierté. C'est toujours mieux que de finir avant-dernier. Les gens regardent le classement, qui est le maillot jaune, et qui est dernier. Ils se disent : «Le pauvre mec, il a dû souffrir !»
Comment avez-vous fini dernier pour la première fois ?
Par hasard. Gert Steegmans et moi étions avant-dernier et dernier. J'avais déjà beaucoup travaillé pour l'équipe. J'ai réfléchi, et me suis dit : «Pourquoi ne pas ramener la lanterne rouge à Paris ?» La dernière semaine de course, les journalistes n'arrêtaient pas de nous