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TRIBUNE

Antidopage et cyclisme : en finir avec le «fast-thinking»

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par Fabien OHL, Sociologue et spécialiste de l’analyse du dopage, Olivier Aubel, Sociologue et spécialiste de l’analyse du dopage et Grégoire Millet, Physiologiste de l'exercice, Institut des sciences du sport de l'université de Lausanne (Issul)
publié le 22 juillet 2013 à 20h26

Tout se passe comme si la validité des mesures de la puissance développée par les cyclistes lors du Tour de France était devenue un enjeu essentiel pour l’analyse du dopage dans ce sport. Grâce à des capteurs implantés sur le vélo, la mesure directe de la puissance est désormais incontournable dans l’entraînement des cyclistes professionnels. Aussi les capteurs de puissance sont devenus les premiers compagnons des coureurs à l’entraînement comme en compétition (Froome a le nez rivé en permanence sur son écran).

Mais avant d'être un outil d'entraînement, la puissance est devenue sous la plume d'Antoine Vayer, ex-entraîneur de l'équipe Festina en 1998, la «preuve» administrée de la surpuissance anormale supposée ou réelle des coureurs. Fondées sur une modélisation biomécanique simple et accessible à tous, les valeurs produites relèvent cependant moins de la mesure que de l'estimation, qualifiée de «pseudoscience» par Dave Brailsford, manager de l'équipe Sky. Cela semble d'autant plus vrai que désormais, la puissance produite se mesure directement. Pour autant, si les détracteurs d'Antoine Vayer ont donné matière à controverse sur le terrain médiatique, leur discours n'a guère été plus convaincant. L'Equipe du 18 juillet présente l'analyse des données de l'équipe Sky par Frédéric Grappe, enseignant chercheur de l'université de Besançon et entraîneur de l'équipe FDJ.fr. Alors que leur sujet est une réponse implicite à Antoine Vayer, dont les analyses alimentent