Face à une nuée de journalistes venus dépiauter la liste des dopés des Tours de France 1998 et 1999, les sénateurs de la commission d'enquête sur le dopage ont tenté, hier, de mettre en valeur le reste de leur travail. «Nos 60 propositions ne concernent pas un seul sport car tous les sports sont concernés par le dopage», a expliqué le président de la commission, Jean-François Humbert (UMP). Les élus dressent un panorama fourni de la situation dans le monde amateur ou pro, parmi les sports d'endurance ou de précision.
Sous-évaluée. Premier constat : les sportifs ont bien du mal à reconnaître que leur sport est touché par le dopage. Ainsi Jean-François Lamour, ancien escrimeur et ex-ministre des Sports : «L'escrime est peut-être plus protégée que d'autres pour une raison simple : dans ce sport, l'aspect technique est largement supérieur à l'aspect physique.» Deuxième enseignement : l'ampleur du dopage est largement sous-évaluée. Tous sports confondus, les contrôles positifs oscillent entre 1% et 2% des tests. «Sans doute les tricheurs représentent-ils 7 à 8% des cas», corrige Patrick Schamasch, ancien directeur médical et scientifique du CIO.
Si les dopés passent entre les mailles du filet, c’est que les instances n’ont pas les moyens de lutter. L’Agence mondiale antidopage (AMA) consacre 300 millions de dollars par an à ses programmes. Peanuts face aux 120 milliards de dollars que génère annuellement l’industrie d