Menu
Libération
Interview

«Il faut permettre aux anciens dopés de parler sans avoir peur»

Article réservé aux abonnés
Ministre des Sports, Valérie Fourneyron soutient la création de commissions «vérité et réconciliation» :
publié le 24 juillet 2013 à 21h36

La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, réagit au rapport de la commission sénatoriale sur l’efficacité de la lutte antidopage en France.

Comment accueillez-vous ce travail ?

Certaines des propositions seront reprises dans le projet de loi sur le sport, présenté au Parlement en 2014. Parallèlement, il y a le travail en cours sur le nouveau code mondial antidopage à l’AMA (Agence mondiale antidopage) auquel je participe. Il sera adopté fin 2013 et doit être ensuite transposé dans tous les pays qui le ratifient. Je représente l’Europe au comité exécutif. Ce code insiste sur des points qu’on retrouve dans le rapport parlementaire, comme un meilleur équilibre entre les agences nationales et les fédérations sportives. Il faut se sortir de cette situation de conflit d’intérêts où l’organisateur décide des contrôles. Les fédérations ne peuvent pas être juge et partie, promoteurs d’un sport et organisateurs des contrôles ! Aujourd’hui, on a besoin que la sanction relève de l’autorité indépendante, pas du mouvement sportif. Ce qui ne veut pas dire que le mouvement sportif doit se désintéresser de la lutte antidopage, et notamment du volet prévention.

Les fédérations sportives vont l’accepter ?

Dans le code mondial antidopage 3.0, il est prévu un renforcement des pouvoirs des agences indépendantes. Un pouvoir d’enquête, qu’elle n’avait pas, va être confié à l’AMA. On a besoin de sortir de la loi du silence. Il est indispensable que les sportifs qui ont eu recours au dopage puissent s’exprimer dans ces commissions «vérité et réconciliation» que recommande le rapp