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Libération

L’Italie met dopeurs et usagers dans le même panier

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Depuis 2000, la possession et le recours aux produits sont passibles de la prison. Un cas unique en Europe.
publié le 24 juillet 2013 à 21h36

En Europe, l'Italie est le seul pays doté d'une loi sur le dopage inscrite dans le système pénal. Ce texte de 2000 vise surtout le trafic et la commercialisation illicite de produits dopants. Elle en punit aussi l'usage (qui n'est pas poursuivi en France), et fait la différence entre sport de haut niveau et sport de masse. «Au départ, nous avions fait l'erreur de rester focalisés sur le sport de haut niveau sans nous rendre compte que le dopage touchait en fait une population énorme», nous a expliqué l'ancien entraîneur d'athlétisme Sandro Donati, conseiller pour l'élaboration de cette loi. En Italie, le dopage a quitté le ministère des Sports pour passer sous la tutelle de celui de la Santé.

Formés à la lutte antidopage, les NAS (Nucleo Antisofisticazioni e Sanità), section appartenant au corps des carabiniers spécialisée dans tout ce qui touche à la santé (alimentation, agriculture, médicaments), ont obtenu pratiquement carte blanche pour enquêter : écoutes téléphoniques, perquisitions. Parallèlement, Donati a donné de nombreux cours au Conseil supérieur de la magistrature.

«Près de 90 juges et procureurs ont été formés pour pouvoir enquêter sur un trafic de substances dont le chiffre d'affaires annuel s'élève aujourd'hui à 425 millions d'euros, détaille Donati. En Italie, près de 210 000 personnes consomment ces produits. C'est un marché énorme. Je ne vois pas en quoi le culturiste français aurait un comportement différent.»

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