Entendu par la commission d'enquête sénatoriale, qui a rendu hier son rapport sur le dopage, Jean-Pierre Verdy, directeur du département contrôle de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), a affirmé : «Lorsque nous effectuons un contrôle à 6 heures du matin, on entend toutes les chasses d'eau fonctionner. On ne recueille jamais la première miction, alors que c'est celle-là qui intéresse les contrôleurs de la lutte antidopage ! Certains sportifs sortent même de leur chambre avec un coton à l'avant-bras.»
Les sénateurs ont pris le temps : des mois d’entretiens et 84 personnes auditionnées, pour un travail de fond visant à éclairer la réalité du dopage dans toutes les disciplines. Sans oublier les «petites» : sur les sports olympiques, le curling est numéro 1 des analyses anormales en 2011 (3,4%), et le billard numéro 2 pour les non olympiques (2,4%). Tour d’horizon avant les championnats du monde de natation dès samedi, et d’athlétisme du 10 au 18 août.
Football : une image bien gardée
Les chiffres récoltés par les sénateurs ont été cléments pour le sport roi : entre 0,48 et 0,6% des résultats «anormaux», selon l'Agence mondiale antidopage (AMA) entre 2009 et 2011. Sinon, la Bundesliga allemande, qui a placé deux clubs en finale de la dernière Ligue des champions, n'est pas contrainte par les contrôles sanguins, seuls capables de trahir la prise d'hormones de croissance : pas un seul n'a été effectué lors de la dernière saison. Jean-Marcel Ferret, ex-médecin des Bleus, a osé celle-là :