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Massilia system. Et si Tapie n'avait pas acheté le match

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Rewind. Cet été, «Libération» transforme l’histoire en fictions. Blanchi dans l’affaire OM-VA, le businessman est élu président en 2012. Et façonne une France à sa démesure.
Bernard Tapie a attendu d’être sûr de remporter l’élection présidentielle avant de céder Adidas pour 20 milliards d’euros à des Chinois. (Photo Eric Franceschi)
publié le 1er août 2013 à 19h06

Heureusement, Bernard Tapie a toujours de bons informateurs. En cette fin mai 1993, un type du ministère de l'Intérieur l'appelle précipitamment : «Jacques Glassmann a bavé ! Il dit que t'as acheté le match contre Valenciennes ! Qu'il y a même une preuve : 250 000 francs planqués dans le jardin de Christophe Robert, l'attaquant de Valenciennes !» Nanard arrache illico son téléphone pour intimer un ordre sec à Jean-Pierre Bernès, son bras droit : «Fumier de Glassmann ! Tu vas me le rectifier fissa !» Bernès sursaute : le rectifier ? «Non, juste le ramener à la raison.» Ouf. Mais comment convaincre cet incorruptible alsacien, aussi à cheval sur les principes qu'une knack sur la choucroute ? «Démerdez-vous ! Cherchez la gonzesse !» éructe Nanard, avec qui la vie a le charme de la simplicité : c'est soit une histoire de fric, soit de cul. Ou mieux, les deux. Bernès trouve la faille. Pas dans le sens prôné par Tapie, mais énorme.

TYCOON. Comme on le sait dans tous les rades marseillais (on a vérifié, et y en a un paquet), il y a eu COMPLOT. Si, si : la Fédération française de football a voulu faire tomber l'OM et Tapie, de peur de leur surpuissance. Un groupe de supporteurs s'appelle d'ailleurs «Marseille trop puissant», ça fiche la trouille. Mais le complot est éventé et la vérité triomphe : ce qui aurait pu devenir l'affaire OM-VA tourne court. Nanard n'a pas acheté le match et n'est pas poursuivi. Tant mieux, car la France n'aurait pas connu