L’affaire OM-VA a bien existé, et elle a mené le club marseillais ainsi que son président, Bernard Tapie, dans le mur. Le mur de la prison pour Nanard, contraint d’abandonner la politique, le mur de la déchéance pour l’Olympique de Marseille. Pourtant, tout partait d’un bon sentiment : Tapie pensait qu’en arrosant quelques joueurs de Valenciennes, il éviterait qu’ils plantent leurs crampons dans la chair fragile des siens, six jours avant une finale de Ligue des champions. La pratique est courante, même si elle fait peu souvent la une des journaux, car ni ceux qui raquent pour avoir la paix ni ceux qui ramassent le blé pour l’assurer ne s’en vantent. Il a fallu un incorruptible, le joueur valenciennois Jacques Glassmann, pour dénoncer l’affaire, créant un barouf sans précédent.
Entre-temps, l’OM avait gagné la Ligue des champions 1993 contre le Milan AC. Mais son bonheur de premier (et seul) club français à décrocher ce pompon fut de courte durée. Car trois joueurs de Valenciennes - Glassmann, Christophe Robert et Jorge Burruchaga - ont reconnu que l’OM les avait contactés pour lever le pied. Selon Glassmann, le Marseillais Jean-Jacques Eydelie a proposé l’arrangement, que ses coéquipiers Robert et Burruchaga ont accepté. Pas lui. La pièce à conviction, 250 000 francs en liquide, est retrouvée dans le jardin de la tante de Christophe Robert. Les corrupteurs présumés, Eydelie et Jean-Pierre Bernès, directeur général de l’OM, sont incarcérés. Puis l’affaire se complique, car Ta