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Pour Novlene Williams-Mills, «être là est déjà une victoire»

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La Jamaïcaine a appris son cancer avant les JO de Londres. Un an et trois opérations plus tard, elle était hier en finale du 400 m.
publié le 12 août 2013 à 22h26

La Jamaïque a Usain Bolt. Les Jamaïcaines ont Novlene Williams-Mills. 31 ans, un sourire timide, des jambes fines, un regard pénétrant. Finaliste du 400 m, lundi soir à Moscou. Huitième de la course, en 51″49. A plus de deux secondes de la gagnante, la Britannique Christine Ohuruogu (49″41). Dernière, donc. Et pourtant, pas tout à fait.

En juin 2012, un mois avant les Jeux de Londres, la jeune femme se rend chez son médecin pour une visite de routine. Elle en ressort en se tenant aux murs : cancer du sein. Novlene Williams-Mills se rendra pourtant dans la capitale anglaise, pour une 5e place sur 400 m et le bronze du relais 4x400 m. «A l'époque, seuls mon mari et ma famille étaient au courant de ma maladie», expliquera-t-elle plus tard. A son retour en Jamaïque, elle range ses tenues d'athlète avec le sourd pressentiment de ne plus jamais les enfiler. Une première opération, puis une autre. La troisième, en janvier, sera la dernière. La Jamaïcaine quitte l'hôpital armée d'une idée fixe : recourir. Vite et tout de suite.

Vingt jours seulement après son hospitalisation, elle est à l’entraînement. Longtemps réticente à raconter son histoire, Novlene Williams-Mills a fini par accepter d’en détailler les épisodes. Elle explique que son mari l’a convaincue, avec le temps, que son expérience pourrait aider les autres femmes. A son arrivée à Moscou pour les championnats du monde, elle espérait au mieux pousser la porte de la finale. «Mon corps n’est pas encore