Sur un sautoir en hauteur, s’envoler dans les airs reste le moyen le plus sûr de se faire un nom. Bohdan Bondarenko l’a compris jeudi en raflant la mise au terme d’une finale de haute volée : 2,41 m pour le jeune Ukrainien à son deuxième essai. Plus tôt dans la journée, la Suédoise Emma Green-Tregaro s’y était prise autrement. Dans le concours de qualification, la jeune femme a franchi la barre demandée, 1,92 m. Puis elle a montré ses ongles, peints aux couleurs de l’arc-en-ciel. Ailleurs, le détail aurait été anecdotique.
A Moscou, il a créé le buzz. Emma Green-Tregaro a, par cet ajout esthétique, exprimé son attachement à la cause homo dans un pays où une loi antigay, promulguée en juin, menace d'amendes, voire d'une peine de prison, toute manifestation de «propagande homosexuelle».
L'athlète suédoise a eu cette idée en découvrant, de la fenêtre de l'hôtel, un arc-en-ciel dans le ciel de Moscou le lendemain de son arrivée : «Je me suis dit que ces ongles seraient un moyen de révéler ce que je pense de cette loi.» A Moscou, son geste n'a pas plu à tout le monde. Yelena Isinbayeva, sacrée la veille championne du monde à la perche, l'a trouvé «indécent» et «sans respect» pour la Russie, son histoire et ses citoyens. Mauvaises nouvelles pour les participants des Jeux d'hiver de Sotchi, en février, qui auraient des velléités de souti