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Libération
Récit

Mekhissi face aux Kényans, rencontre du troisième steeple

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Le Français arrache la médaille de bronze du 3 000 m steeple, une épreuve archi-dominée par le Kenya et l’extraterrestre Ezekiel Kemboi.
publié le 15 août 2013 à 22h06

Faudra-t-il un jour changer l’appellation du 3 000 m steeple ? L’écrire en swahili, par exemple. Ou mieux encore, lui donner le nom de l’un de ces plateaux du Kenya où se retrouvent, au lever du jour, les meilleurs coureurs du pays pour se mesurer sur un terrain de course à pied.

Année après année, épreuve après épreuve, la discipline s’obstine à dérouler sur la piste un même scénario. Trois ou quatre Kényans au départ. L’un mène le train, les autres suivent en bon ordre, comme des petits soldats. Un seul étranger y résiste, toujours le même : un Français plus haut d’une bonne tête, Mahiedine Mekhissi-Benabbad, record à 8’00’’09. Dans le dernier tour, l’un des Kényans s’échappe. Toujours le même, là aussi. Le plus petit du lot, Ezekiel Kemboi, 7’55’’76 à son meilleur, sorte de clown à l’allure d’enfant, qui s’est lui-même surnommé «Mini Bolt». Il gagne. Derrière, le Français est battu, mais il repart avec une médaille. Désespérant ?

Pour Mahiedine Mekhissi-Benabbad, sûrement. Depuis son entrée sur l'avant-scène, aux Jeux de Pékin, en 2008, le Français s'obstine à tenter l'impossible. A chaque fois, il joue des coudes dans le groupe de Kényans. Jusqu'à maintenant, sans résultat. «Ne vous y trompez pas, je serai l'outsider», avait-il prévenu peu après son arrivée à Moscou. Puis, il avait précisé à l'intention des sourds d'oreille : «Les Kényans auront l'avantage du nombre, je serai seul.» Comme d'hab.

Crête. La finale mondia