A quel âge apprend-on la sagesse ? Teddy Tamgho s’y est pris jeune. Mais, soyons clairs, moins par goût que par nécessité. A 24 ans et tout juste deux mois, le triple sauteur français, qualifié haut la main (17,41 mètres avec une course d’élan à deux à l’heure) vendredi pour la finale de dimanche, promène sur le stade Loujniki et les championnats du monde d’athlétisme le regard humble du pénitent.
A l'avant-veille des qualifications du triple saut, il expliquait devant la presse ne pas avoir le droit d'évoquer la victoire. «Je redécouvre le haut niveau, je n'ai pas remporté un seul meeting Diamond League de la saison, glissait-il d'une voix posée. Je suis étonné qu'on parle de moi comme un possible médaillé d'or.» Son 17,41 m au deuxième essai n'en fut pas moins la meilleure performance des qualifications. Mais l'intéressé a nuancé : «Cela ne veut rien dire. Avec l'expérience, je sais que les qualifs et la finale sont deux choses différentes.» Nous aurait-on changé Teddy Tamgho ? Plus jeune dans la carrière, le gaillard se voyait révolutionner la discipline et ne se cachait pas pour le dire.
Oubliettes. A Jonathan Edwards, le Britannique aux mimiques de pasteur, recordman du monde depuis 1995 (18,29 m), il avait un jour assuré en gonflant le torse que sa marque glisserait bientôt dans les oubliettes de l'histoire. En juin 2010, il retombe à 17,98 m au meeting de New York, troisième perf de tous les temps. Puis fa