Domenech est un bluffeur qui n’a peur de rien, c’est à ça qu’on le reconnaît. Il enchaîne les défaites et les matchs nuls contre des équipes nulles, il s’obstine à titulariser des milieux défensifs par paire comme s’il fallait monter une citadelle devant la surface, il fanfaronne en donnant rendez-vous à tout le monde au soir du 9 juillet 2006, jour de finale de Coupe du monde.
Et le pire, c’est qu’il a raison. Quand on vous donne pour mort et que vous continuez de crier victoire, c’est au pire du panache, au mieux une sacrée confiance en sa belle étoile. L’étoile Domenech a brillé un mois sur l’Allemagne, à l’été 2006. Contre l’Italie, c’est vrai, il n’a pas gagné. Zidane s’est fait expulser pour un coup de boule dans le torse de Materazzi, et au bout de la mort subite, David Trezeguet a écrasé son tir sur la barre transversale.
Astrologue. Mais bon, finaliste de Coupe du monde, il n'y a rien de déshonorant. Pour Raymond, le contrat était plus que rempli. Il aurait pu tirer sa révérence là-dessus et feindre ensuite de s'en mordre les doigts. Il aurait pu s'en aller avec le panache de la belle défaite, ressasser l'acte manqué une fois seul dans son bain, en scrutant les imperfections du plafond. Ensuite, certes, il aurait les blagues à la con sur les macaronis, mais jusqu'à la fin, pour tout le monde, il serait le coach malchanceux, celui qui est passé à deux doigts de l'exploit. Raymond le presque champion, Domenech comme il y eut Poulido