L'athlétisme français peut se frotter les mains. Avec Teddy Tamgho, il tient une pépite d'or. Un athlète aux facettes assez multiples pour briller sur la piste et amuser la galerie. Un prodige du triple saut doublé d'un as de la repartie. Le beurre et l'argent du beurre, en somme.
Certes, le jeune homme ne joue pas encore dans la même cour qu'Usain Bolt, maître incontesté de l'athlé spectacle. Mais, comme le Jamaïcain, il balaye l'ennui et capte l'attention. Et comme lui, il n'inverse pas l'ordre des choses : la victoire d'abord, le show ensuite. Hier, Teddy Tamgho est entré dans le stade Loujniki de Moscou avec des airs d'enfant timide. Au fond de lui, il sait depuis toujours que ses jambes cachent un bâton de dynamite entre muscles et tendons. Mais sa nature l'a trop souvent conduit, par le passé, à un excès de confiance. Cette fois, il tempère. «Les autres gars sont forts, répétait-t-il. Et, moi, je n'ai encore rien gagné depuis le début de la saison.» Il expliquera plus tard avoir «coupé les réseaux sociaux» en y découvrant, à son arrivée en Russie, le nombre astronomique de ses «amis» qui lui annonçaient la victoire.
«Stressé». Dans la tribune, en bord de piste, un homme l'observe du coin de l'œil. Son coach, Iván Pedroso, un Cubain, ex-champion olympique à la longueur (2000) et quatre fois médaillé d