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Portrait

Avec Yoann Gourcuff, les illusions perdurent

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Avant d’affronter les Espagnols de la Real Sociedad, le milieu de l’Olympique lyonnais nourrit de nouveau le fantasme d’un joueur atypique.
Yoann Gourcuff, en 2012. (Photo Reuters)
publié le 19 août 2013 à 19h26

Sans même parler de ses capacités footballistiques, Yoann Gourcuff a depuis le premier jour une sorte de talent : celui d’exister dans l’œil des autres indépendamment de ce qu’il dit, ou même - et c’est fort - de ce qu’il fait. A la relance ce soir à Gerland en match aller du tour préliminaire de Ligue des champions contre la Real Sociedad (Saint-Sébastien), le milieu lyonnais est parvenu à ressusciter depuis quelques semaines son propre fantasme. Une image dont on est prêt à parier qu’elle survivra à la carrière du joueur lui-même : celle d’un utopiste au regard clair, adepte d’un jeu suave et collectif, alors que tout n’est qu’agressivité et violence autour de lui.

C'est peu dire qu'il existe un décalage entre cette représentation et ce que le journaliste voit de Gourcuff après les matchs (quand il voit quelque chose, le joueur filant souvent en douce) : un type mariole, content de lui, à la limite de la provocation quand il décrit le match - que ses vis-à-vis ont vu, en général - pour en dire le moins possible avant de lâcher deux ou trois conneries du genre «ce qui compte, c'est le collectif», ou encore «je me concentre sur mes sensations avec le ballon». Disons qu'à la longue le découragement a laissé la place dans l'esprit des présents à une forme d'ironie pourrissant la situation chaque fois un peu plus.

Bizarre. La position de Gourcuff au sein du vestiaire lyonnais est plus intrigante. Vendredi, ses partenaires on