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Dopage, cachez ces chiffres que nous ne saurions voir

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Dans une enquête de 2011, plus d'un tiers des athlètes reconnaissaient s'être chargés. Les résultats n'ont jamais été publiés.
L'Américain Tyson Gay (g) et le Jamaïcain Asafa Powell lors du meeting de Gateshead en 2010. Tous deux sont tombés pour dopage avant les championnats du monde à Moscou, au mois d'août. (Photo Derek Blair. AFP)
publié le 23 août 2013 à 15h03

En matière de chiffres et de dopage, on ne sait rien, si ce n'est une chose: le pourcentage de contrôles positifs, environ 2 %, est à des années-lumière de refléter la réalité statistique de la triche médicamenteusement assistée. Les récents travaux de la commission sénatoriale d'enquête sur l'efficacité de la lutte antidopage ont encore mis en lumière cette évidence. Alors, quelle est la proportion de sportifs chargés? 95% comme dans le peloton cycliste au bon vieux temps des années EPO? Beaucoup moins?

Pour répondre à cette question, l'Agence mondiale antidopage avait missionné trois chercheurs en 2011. A charge pour eux de mettre au jour cette terra incognita du sport moderne en interrogeant, sous couvert d'anonymat bien entendu, 2000 athlètes participant cette année-là aux Mondiaux d'athlétisme à Daegu (Corée du Sud) et aux Jeux Panarabes à Doha (Qatar). 29% des sportifs questionnés en Corée et 45 % de ceux questionnés au Qatar ont répondu avoir sciemment pris des médicaments prohibés ou avoir eu recours à des méthodes interdites dans l'année précédente. Des résultats édifiants mais tenus secrets, révèle aujourd'hui le New York Times.

L'Agence mondiale antidopage a en effet préféré cacher les chiffres d'une étude qu'elle avait el