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Portrait

Anton Kupricka, baba court

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L’Américain, accro à la course mais aussi féru de géologie et de philosophie, participe pour la première fois à l’Ultratrail du Mont-Blanc.
publié le 28 août 2013 à 19h36

C’est la première fois qu’il courra dans les Alpes. A Chamonix, l’un des meilleurs ultrafondeurs américains est attendu vendredi au départ de l’Ultratrail du Mont-Blanc, épreuve extravagante reliant France, Suisse et Italie en une unique étape de 168 km et 9 600 mètres de dénivelé, à boucler en moins de deux jours. Une course mythique sur laquelle l’élite américaine du trail n’a jamais réussi à briller. Anton Kupricka, 30 ans, changera-t-il la donne ? Le double vainqueur de la Leadville Race - une des fameuses «100 miles» américaines - en 2006 et 2007, deuxième sur la prestigieuse Western States, dans la Sierra Nevada, en 2010, est un coureur de montagnes, un chevaucheur de vent. Il s’est installé à Boulder (Colorado) au pied des Rocheuses, et n’aime rien tant que galoper et grimper jusqu’au sommet d’un 4 000 mètres, puis dévaler la pente, léger comme la brise.

«L’homme qui court torse nu» est singulier. Le coureur atypique. Une allure néohippie avec ses cheveux longs châtains éclaboussés de soleil et une barbe fournie, le corps affûté et halé par la lumière des cimes, les yeux bleus attentifs et un rire chaleureux. L’été, il vit en nomade dans son break Chevrolet. Il s’est aménagé une couchette au milieu du bazar de tout ce qu’il possède réuni là, et navigue entre les montagnes de l’Ouest américain, les départs des compétitions, se baigne dans les torrents, aime déguster, au retour d’une longue sortie, du Nutella entre deux tortillas.

Sartre.