Vu du train bleu, il n'y a qu'un sujet qui vaille au pied de l'obstacle géorgien qui se dressera ce soir au stade Boris-Paichadze : l'inefficacité croisée des Tricolores (aucun but lors des quatre derniers matchs) et de Karim Benzema (pas un but en sélection depuis le 5 juin 2012), dont le carême médiatique grandit en proportion. L'attaquant Dimitri Payet a artillé : «Karim n'a pas besoin de leçon de morale.» Ce n'était pas la question non plus.
Franck Ribéry a choisi de remonter d'un cran sur la chaîne de responsabilité : la passe, la dernière (avant la frappe au but), l'avant-dernière et peut-être même celle d'avant : «Contre la Belgique en amical en août [0-0, ndlr], j'ai parfois demandé à mes équipiers de faire la passe avant ; à 10-15 mètres plutôt qu'à 3 mètres comme c'était le cas. Ça nous permettrait d'accélérer le jeu. Au lieu de ça, on veut assurer. Je sens de la retenue, de l'inexpérience : quand un joueur rate quelque chose en bleu, sa confiance tombe ; il a peur des critiques, d'une mauvaise note dans les journaux… Au Bayern, on fonce : on se dit qu'il y a un toujours un match après.»
Déshérence. Cette sorte d'inhibition et de racornissement pose quand même la question de l'influence du sélectionneur, Didier Deschamps, sur ses joueurs. Avant la Belgique, il avait lâché, désabusé : «En fait, je n'ai que des problèmes…» On avait pu s'étonner de la récurrence des remarques publiques de Deschamps sur la