Même à Las Vegas, qui fut pendant des décennies la capitale de la boxe, le noble art ne fait plus vraiment recette. Pour attirer les foules au MGM Grand ou au Thomas and Mack Center, il lui faut désormais mettre à l’affiche des rencontres d’exception - comme, samedi dernier, le «combat de l’année», qui a vu l’Américain Floyd «Money» Mayweather corriger le Mexicain Saul «Canelo» Alvarez. Inexorablement, la boxe décline depuis le début des années 2000, éclipsée par un sport sulfureux qui, lui, est en plein essor : le Mixed Martial Art (MMA), dont le puissant promoteur Ultimate Fighting Championship (UFC) possède le quasi-monopole. Il faut avoir vu les milliers de visiteurs déambuler dans les allées de l’UFC Fan Expo, organisée une fois par an à Las Vegas, pour comprendre l’ampleur du phénomène qui amènera aussi près de 20 000 spectateurs, ce samedi, à Toronto, pour voir le champion américain Jon Jones affronter chez les poids lourds-légers le Suédois Alexander Gustafsson, dans une cage grillagée.
Né au Brésil dans les années 30 sous le nom de vale tudo (comprendre «tous les coups sont permis»), le MMA a longtemps été considéré comme trop violent. Critiqué pour son manque de règles, il se pratiquait à l'écart de toute organisation jusqu'au premier combat organisé aux Etats-Unis, à Denver, sous l'égide de l'UFC, en novembre 1993. Immédiatement, le MMA attire des spectateurs plus fascinés par sa violence que par la subtilité de ses techniques très libres : ce sport de com