Le champion italien Gino Bartali, un des héros de l'épopée cycliste au XXe siècle, a reçu lundi à titre posthume le titre de «Juste parmi les nations», la plus haute distinction décernée par Israël à ceux qui ont sauvé au péril de leur vie des Juifs pendant la Shoah.
«Pendant l'occupation allemande de l'Italie (à partir de septembre 1943), Bartali, un fervent catholique, faisait partie d'un réseau de sauvetage conduit par le rabbin de Florence Nathan Cassuto conjointement avec l'archevêque de Florence le cardinal Elia Angelo Dalla Costa», lui-même reconnu «Juste parmi les nations» en 2012, a expliqué Yad Vachem, mémorial consacré au souvenir et à l'étude de la Shoah. «Gino Bartali servait de messager au réseau, dissimulant des documents falsifiés dans sa bicyclette et les transportant entre les villes, sous le couvert de son entraînement», précise Yad Vachem dans un communiqué, soulignant que «Bartali a sciemment risqué sa vie pour sauver des juifs», dont plusieurs centaines ont dû la vie au réseau.
Sous couvert de sorties d’entraînement, il quittait régulièrement son domicile florentin pour se rendre à Assise (Ombrie), mais aussi à Gênes et dans les Abruzzes, des trajets de plus de 350 km aller-retour. Il faisait le tour des couvents, dissimulant dans la selle et le cadre de son vélo des photos et autres documents pour établir de faux papiers.
Cette reconnaissance couronne la mobilisation de la communauté juive d’Italie, en particulier de