Franck Cammas, vainqueur de la Volvo Ocean Race en 2012 sur Groupama 4, a navigué à l'automne 2012 sur le défi italien Luna Rossa.
Que représente la Coupe de l’America ?
C'est ce qui a toujours guidé la voile de compétition et c'est l'épreuve internationale de référence pour la régate au contact. A l'origine, ce n'est pas une compétition sportive mais un défi d'une nation contre une autre. Au XIXe siècle, les Américains voulaient montrer leur supériorité technologique sur les Anglais, à travers le «Deed of Gift», charte définissant des règles qui peuvent être adaptées en permanence par celui qui défend la Coupe. Cela permet de se remettre en question. Grâce à ça, de nouvelles jauges ont été dictées et les ingénieurs ont pu faire de la recherche sur de nouveaux projets.
Pourquoi changer de jauge ?
En gardant le même style de bateaux, on arrive vite à un nivellement technique. La différence se faisait souvent sur moins d’un demi-nœud, qui coûtait très cher.
Cette édition est un bond en avant ?
Sur les trimarans, il n'y avait plus de progrès depuis 2004. Grâce à la Coupe, des centaines de millions ont été consacrées à la recherche sur les ailes et à la façon de voler des bateaux. Et on voit ce que ça donne. La prise de risque est plus importante : les gars d'Oracle n'avaient aucune limite. Ils ont décidé de mettre en place une aile rigide de 40 m de haut après l'avoir conçue à 65 m. La technologie existait depuis quelques années, mais la difficulté, c'est de l'avoir conçue de cette taille-là : les plus hautes ne faisaient que 26 m. Mais la grand