Pour un bateau qui vole, quoi de plus logique qu'un stabilisateur de vol d'avion ? Larry Ellison, multimilliardaire propriétaire d'Oracle Team USA, l'époustouflant vainqueur, mercredi, de la 34e Coupe de l'America, aura été bien plus novateur que son adversaire, Emirates Team New Zealand, pour effectuer sa remontée incroyable de huit victoires d'affilée (score final : 9-8). Ce retournement peut-il être attribué à un stabilisateur de vol dénommé «Little Herbie» et tiré tout droit du cockpit d'un Boeing 747 ?
L'installation de cet appareil a été finalisée le jour où les Américains ont sorti leur joker - obtenant le report d'une régate -, alors qu'ils étaient écrasés (8-1) par leurs adversaires, et il a totalement remis en selle le defender. Cet apport de l'électronique au secours des marins ayant été approuvé par les jaugeurs officiels (qui interviennent pour toute transformation du bateau) ne fait pas polémique. Pour preuve, le patron du défi néo-zélandais, Dalton, a exclu toute action judiciaire contre Oracle, sans doute certain de voir sa plainte déboutée mais aussi, plus sagement, pour éviter de froisser un Larry Ellison qui possède bon nombre d'intérêts en Nouvelle-Zélande. «J'ai entendu la rumeur d'une plainte. Il n'en est pas question. Ce serait la pire chose à faire», a déclaré Dalton vendredi, refusant de commenter si le concept était légal ou pas : «La question a été abordée avant que les régates ne débutent