On s’est pointé samedi au stade Louis-II de Monaco pour voir la meilleure équipe de France dominer (2-1) l’AS Saint-Etienne au bout du match et on en est revenu secoué. Pas moyen de savoir où donner de la tête. En vrac : ces gars-là jouent merveilleusement bien, le metteur en scène se met lui-même en scène (une mise en abîme, pour reprendre le vocable critique) et Eric Abidal vogue quelque part dans un drakkar sur les anneaux de Saturne.
L'embardée monégasque en une image : coupable sur l'égalisation stéphanoise, le jeune (21 ans) Marcel Tisserand et ses quatorze minutes en Ligue 1 regardent le bout de ses chaussures. Il lève enfin le nez. Un regard tombe sur lui, puis deux. Tisserand : «J'ai vu la manière dont Ricardo Carvalho et Eric Abidal m'ont regardé. Ça m'a suffi, j'ai compris qu'ils avaient… confiance en moi, on peut le dire comme ça. Les mots auraient été en trop. Ils ne servent à rien.»
A 35 ans, Ricardo Carvalho a passé le plus clair de sa carrière avec José Mourinho à Chelsea et au Real Madrid. Quant à Abidal (34 ans), il a disputé une finale de Coupe du monde sous la mandature Zidane et remporté une Ligue des champions avec le Barça, sans même parler de son combat remporté contre le cancer
«Muy bien». On aura compris samedi que Tisserand et ceux de son âge sont au cœur du truc. Comme les 20 ans de l'ailier belge Yannick Ferreira Carrasco ; des jambes d'enfer, un regard à la fois timide et éberlué. Ou encore les 22 prin