Menu
Libération
portrait

Boris Diaw. Panier, piano

Article réservé aux abonnés
Polyvalence et placidité caractérisent le capitaine de l’équipe de France de basket et complice de Tony Parker à San Antonio.
(Photo Jérôme Bonnet pour Libération)
publié le 6 octobre 2013 à 18h06

Boris Diaw est un gars à l’ancienne. Il aime d’abord le basket pour ce qu’il est : jouer avec quatre mecs, de préférence ses potes, gagner des matchs, et engloutir des McDo au goût de victoire. Autant dire que depuis le titre de champion d’Europe glané il y a quinze jours en Slovénie, «Bobo» - son premier surnom - est un homme comblé. Le reste, Diaw s’en fout royalement. On l’aime, c’est bien. On le raille, tant pis. On le trouve bon, tant mieux. On vilipende son indolence, qu’ils aillent au diable. Son horloge interne ne retient qu’une chose : l’heure du coup d’envoi. Quarante-huit minutes plus tard, il replonge dans sa léthargie bonhomme, le palpitant invariablement placide.

Voila dix ans que ça dure. Le 23 janvier 2003, l'équipe de France découvre un joueur filiforme (depuis il a bien mangé à la cantine, 115 kilos !), ni très grand ni très petit pour un basketteur : 2,03 mètres. Les entraîneurs hallucinent. Diaw est inclassable. Doté d'un sens du jeu hors du commun, il peut occuper les cinq postes du parquet. Cet atypisme lui vaut un deuxième surnom : «3D». Mais, rapidement, il irrite. Sa passivité laisse penser que la victoire lui importe peu. Il a la tête du bon mec qui se satisfait d'être dans la place. Au lieu de tuer l'adversaire avec un shoot ouvert, il régale les potes de ses caviars doucereux. Merci pour eux ! Il jure prendre «autant», si ce n'est «plus», de plaisir à faire marquer les autres qu'à enfiler les paniers. Dans le sport de haut niveau,