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Libération
Récit

Jour de faîte sur l’Annapurna

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Le Suisse Ueli Steck a bouclé en solo l’ascension de la face sud, un exploit de l’himalayisme.
publié le 15 octobre 2013 à 20h26
(mis à jour le 16 octobre 2013 à 10h42)

L’alpiniste suisse Ueli Steck, réputé pour ses ascensions express en solo dans les Alpes et l’Himalaya et surnommé The Swiss Machine, vient de réussir entre les 9 et 10 octobre la montée de la gigantesque et mythique face sud de l’Annapurna (8 091 m, Népal). En solo, en vingt-huit heures aller-retour… et par un nouvel itinéraire de haute difficulté, vierge dans sa partie supérieure. Cette voie directe de 2 500 m de haut, aboutissant au sommet principal de l’Annapurna, avait été repérée puis tentée en 1992 par le grand himalayiste français Pierre Béghin. Il y avait laissé la vie.

A 37 ans, Ueli Steck entre dans l'histoire de l'himalayisme grâce à cette réalisation qui laisse les spécialistes sans voix par sa rapidité et sa perfection technique. Le chroniqueur britannique de référence, Lindsay Griffin, tranche : «Grâce à son talent, son professionnalisme et son régime acharné d'entraînement, Steck vient d'amener l'alpinisme de haute altitude à un nouveau stade.» Le lieu même de l'exploit, l'Annapurna, n'est pas anodin. C'est là, en 1950, que Maurice Herzog et Louis Lachenal réussirent la première ascension d'un sommet de plus de 8 000 m, par son versant nord. En 1970, la très raide face sud fut à son tour gravie par une expédition anglaise menée par Chris Bonington.

Débutant. Cette réalisation avait marqué l'entrée de l'himalayisme dans le haut niveau technique. Depuis, seules trois nouvelles voies avaient été ouvertes sur la murail