Longtemps, le cockpit d’une monoplace de Formule 1 a été un espace secret et mystérieux. Le pilote s’y retrouvait seul au monde, volant et levier de vitesse en mains, le bruit du moteur dans les oreilles, avec pour seul horizon le ruban noir du circuit et les inquiétantes bandes blanches délimitant les limites de la piste. Parfois, au passage de la ligne droite des stands, il avait l’espoir d’apercevoir un petit panneau sur lequel un de ses mécanos lui indiquerait sa position et le nombre de tours couverts ou à venir et l’écart sur son adversaire le plus proche (1).
Et puis, le 4 août 1985, au Grand Prix d'Allemagne, quelque chose a changé. A l'initiative de François Guiter, grand manitou du service compétition de Elf, l'équipe Renault s'est laissée convaincre d'engager une troisième voiture. Pilotée par le Français François Hesnault, elle est équipée d'une petite caméra dont le signal est relayé par un hélicoptère en position stationnaire au-dessus du circuit.
Pour la première fois, l'intimité du pilote est «violée». Le lendemain, Libération rend compte de cette innovation unique. Outre l'aspect technique tâtonnant et la qualité médiocre des images, les téléspectateurs ont découvert ce jour-là qu'un pilote pouvait se signer lors d'un tour de chauffe, juste avant de prendre le départ.
Échanges. Depuis, les caméras se sont généralisées et dans la foulée, les communications ra