Décembre 2014. Le rendez-vous a été fixé dans un restaurant d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques), sur terrain neutre. Autour de la table bien garnie, les gros bonnets du rugby basque. Il y a là Serge Blanco, président du Biarritz olympique, Alain Afflelou, son homologue de l’Aviron bayonnais, et Jean Grenet, ex-maire de Bayonne reconverti en négociateur de l’extrême. Six mois plus tôt, les Biarrots ont été relégués en ProD2. Les joueurs de l’Aviron, eux, avaient sauvé leur place dans l’élite de justesse, mais la nouvelle saison de Top 14 est un chemin de croix. A mi-championnat, ils sont derniers du classement. «Quel avenir pour le rugby basque ?» Tel est le menu des discussions. La fusion entre les deux équipes est bel et bien envisagée.
«Jambon». Cette fiction est aujourd'hui largement présente dans les esprits. Ce lundi, l'Aviron et le BO sont antépénultième et dernier du Top 14. La perte d'influence sportive des deux voisins n'est pas nouvelle. Après une décennie dorée (3 titres de champion entre 2002 et 2006), Biarritz régresse avec une régularité confondante. Bayonne, depuis son retour dans l'élite en 2004, squatte la deuxième moitié du classement.
Les investissements des mécènes, Serge Kampf à Biarritz et Alain Afflelou à Bayonne, ne suffisent plus. Face à la montée en puissance de clubs comme le Racing Métro ou Montpellier, sponsorisés par des capitaines d'industrie, les PME basques ne font plus la différence. D'où la lancinante perspec