Menu
Libération
Interview

Le jour off par Steeven Langil, attaquant, 25 ans : «Seul dans mon lit, j’ai des flashs»

Article réservé aux abonnés
publié le 8 novembre 2013 à 18h56

«Le jour off, c'est un moment important, consacré à la reconstitution du physique du joueur. Dans les faits, tu restes au lit au maximum le dimanche et le lundi, mais il ne faut pas se mentir : tu passes ton temps à retourner dans ta tête ton match du samedi. "Si j'avais fait ça, si j'avais vu ça…" C'est plus facile de sortir si tu viens de gagner. Déjà, toi, tu te sens plus ouvert aux autres. Surtout, les gens ne te voient pas de la même façon. En cas de défaite, ils disent bonjour aussi mais il y a toujours une réflexion ; on te parle de l'équipe mais tu entends autre chose, tu ramènes ça à ton match.

«Quand je suis seul, dans mon lit, j'ai des flashs. Et si je m'étais replacé plus vite à la perte de ce ballon-là ? Et si j'avais centré sans contrôle à la 70e minute ? Et si j'avais fait repartir le jeu côté opposé ? Tu refais la rencontre dans ta tête. Je me rappelle d'un match récent où j'avais réussi une belle transversale de l'extérieur du pied : je l'ai gardé en tête et dès le premier entraînement qui a suivi, je l'ai refaite pour ne pas la perdre. Je ne sais pas pour les autres, mais j'ai toujours conscience d'une sorte de compte à rebours : tu dois tout comprendre avant qu'il ne soit trop tard. Ma hantise, c'est de me dire à la fin de ma carrière : "Si seulement j'avais su écouter telle personne, j'aurai été bien meilleur."

«J'ai des passions : j'ai pris conscience à 12 ou 13 ans que j'avais un don pour le piano, je joue chaque jour