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portrait

Pierre Ménès. Rires et ballons

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Vanneur, chambreur, le consultant foot de Canal + balance entre café du commerce vachard et pitreries complices.
publié le 14 novembre 2013 à 18h06

Pour incarner le football français à la télévision, il y a eu le tandem Roland-Larqué, duo tragicomique qu'on croyait tout droit sorti du Muppet Show. Il y a désormais Pierre Ménès, sa rondeur bonhomme, ses cheveux grisonnants et son zozotement persifleur. Depuis son arrivée à Canal + en 2009, le désormais quinquagénaire a contribué à faire grimper l'audience du magazine phare de la chaîne, le Canal Football Club. «On a fait + 50% en quatre ans», plastronne l'intéressé. A l'heure où Internet a révolutionné le traitement journalistique du foot, Ménès, 350 000 abonnés sur Twitter, cultive son image. Celle du sniper populo-rigolo, pur produit de l'époque télévisuelle. Ces dernières semaines, on l'a vu face à l'omnipotent président lyonnais, Jean-Michel Aulas. Ménès s'est aussi pris une avoinée par Patrice Evra, qu'il avait beaucoup taillé. Mais, il a répondu au «défi» de l'international qui avait promis d'arrêter sa carrière si le consultant réalisait huit jongles. Après avoir d'abord rechigné («Je ne suis pas son chien»), Ménès s'est exécuté. «J'étais harcelé par la presse, par mes amis, et surtout par mon fils [de 21 ans, ndlr], qui n'en pouvait plus d'être interpellé trente fois par jour», se justifie-t-il aujourd'hui. Le foot français a les pitreries qu'il mérite.

Ménès assure en être désolé. «Je n'ai pas le goût du conflit, du fight ou de l'humiliation.» Au contraire, «si j'ai bien une prétention, c'est d'êt