Ce soir on saura si les sourires discrets, les frottements de mains camouflés et les ouf difficilement réprimés lors du tirage au sort des barrages du Mondial étaient justifiés ou témoignaient d’un incroyable aveuglement sur les qualités et les capacités de l’équipe de France de foot. D’accord ce n’est que l’Ukraine, la sélection a priori la plus prenable parmi celles qui pouvaient lui être oppposées. Mais rien n’autorise les Bleus à prendre quel adversaire que ce soit de plus haut que là où les perchent leurs crampons. C’est-à-dire pas une altitude stratosphérique. Loin de là. Et les cinq dernières mi-temps des Français (14 buts marqués aucun encaissé, contre des adversaires en carton) ne doivent pas faire oublier leurs matches précédents où les fulgurances de Ribéry apparaissaient comme autant de coups de badigeon sur un fond de jeu décrépit.
Ce n’est que l’Ukraine, contre laquelle la France n’a jamais perdu (4 victoires dont deux à l’extérieur et 1 nul), qui ne s’est jamais qualifiée pour la phase finale d’un grand tournoi et reste sur trois échecs en barrage. Mais c’est quand même l’Ukraine, à domicile, par une température à peine au-dessus de zéro (2 degrés annoncés au coup d’envoi), 20e au classement Fifa (un rang devant la France), invaincue depuis 11 matches, au style rugueux mais flanquée d’un artiste sur chaque aile (Iarmolenko et Konoplianka). Un adversaire contre lequel, compte tenu de leur passé et de leur passif, les Français ne peuvent pas ne pas avoir la troui