La délégation américaine aux cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Sotchi, en février, pourrait presque défiler avec un drapeau arc-en-ciel. Y figureront en effet deux athlètes ouvertement gay : l’ancienne championne de tennis Billie Jean King et la hockeyeuse Caitlin Cahow. Mais aucun personnage politique de premier plan, du jamais vu depuis 1988. En annonçant sa liste en début de semaine, le Maison Blanche s’est seulement fendue d’un communiqué vantant les mérites de la «diversité»… Le message est assez clair : les Etats-Unis signifient ainsi leur divergence de point de vue avec la Russie sur l’homosexualité, et notamment leur opposition à la loi signée en juin par Vladimir Poutine, sanctionnant d’amendes et de peines de prison la «propagande homosexuelle» devant des mineurs.
Billie Jean King s'est dite ravie d'aller à Sotchi. A 70 ans, cette ancienne championne de tennis reste une militante passionnée, défendant la cause féministe autant que LGBT depuis plus de trente ans. En août, alors que la fameuse loi russe faisait polémique un peu partout dans le monde, elle confiait au quotidien USA Today qu'elle aimerait entendre les athlètes américains s'exprimer plus franchement. «Parfois on a besoin de moments à la John Carlos», déclarait-elle, rappelant le courage de cet athlète levant le poing sur le podium des Jeux de Mexico, en 1968, pour combattre la discrimination raciale. «Il y eut le combat pour les droits civiques au XXe siècle, il y