«Putain de poteaux carrés…» Le type n'avait pas 30 ans : aucune chance d'avoir été contemporain de la finale de Coupe des clubs champions de 1976, quand les fameux poteaux carrés, plantés en guise de but au Hampden Park de Glasgow, repoussèrent - c'est la transversale qui s'en était chargée - deux tentatives des joueurs de l'AS Saint-Etienne (ASSE), ce qui fit le lit d'un Bayern Munich petit vainqueur (1-0) ce soir-là. Le type n'avait pas 30 ans, mais l'histoire du foot français était à portée de main : quelques centimètres.
Samedi, quelques heures avant la victoire (2-0) des locaux contre le FC Nantes, l’ASSE a ouvert un musée du foot (1), le premier à voir le jour dans l’Hexagone. Et les poteaux carrés de l’Hampden Park étaient là : pierres de touche de l’expo, symbole à la fois romantique et vintage d’un sport français qui perdait les matchs, gagnait les cœurs et gardait sous le coude la bonne excuse qui fait parler.
Ces poteaux pourrissaient dans un sous-sol à Glasgow. Roland Romeyer, l'un des deux coprésidents de l'ASSE, a proposé de les rapatrier dans le pays de Dominique Bathenay (qui a grandi dans l'Ain) et Jacques Santini (un homme de Fesches-le-Châtel, dans le Doubs), les deux joueurs à avoir allumé la barre transversale ce funeste 12 mai 1976. Selon l'Equipe, les Ecossais, qui ne perdent pas le nord, ont demandé 50 000 euros pour les montants. Puis 37 000, «après expertise». L'association ASSE-musée des Verts a fait un chèque de 20 000 eur