Entre sa première apparition en pro avec le Paris-SG le 20 octobre 2007 et l’extraordinaire interview qu’il donna sur BeIn Sport le 24 novembre 2013, Mamadou Sakho fut le symbole vivant du footballeur qui ne parlait pas. Il a poussé ce tropisme assez loin, jusqu’à une gifle administrée à un journaliste - et une condamnation à verser 1 euro symbolique au même, infligée par la cour d’appel de Versailles.
On avait croisé le défenseur pour la première fois après un triomphe - une finale de Coupe de France remportée (1-0, après prolongations) en mai 2010 contre l'AS Monaco - et on était tombé de haut : au lieu du mec arrogant et bringueur attendu, on garde le souvenir d'un type liquide, se tordant les mains comme s'il voulait les déchirer, fuyant les questions avec maladresse. Un an plus tard, lors d'un point presse des Bleus précédant sa première titularisation en équipe de France à Minsk en Biélorussie, même topo. Les postures malaisées, le regard qui supplie, les mains occupées à tordre un carnet posé devant lui : «Quand je dis que je suis sûr de moi, en fait, pas plus que ça. Enfin si, je suis sûr de moi, mais normal.»
Feux rouges. On s'était retrouvé ensuite avec un journaliste de France Football à négocier une interview en face à face : le pâle sourire qu'il fit valait à la fois comme refus et excuse du refus. A Minsk, sur le terrain, Sakho a complètement explosé en vol. Une constante pour ses premières : il s'est aussi