Le principe des dieux, c'est qu'ils sont immortels. Sur les flancs de l'Olympe, c'est même à cela qu'on les reconnaît. En Australie aussi : à Melbourne cette quinzaine, Roger Federer dispute son 59e tournoi du Grand Chelem, le 57e d'affilée. A 32 ans, un âge presque canonique pour un sportif de (très) haut niveau. Et, assure-t-il, toujours avec le même appétit. Il concède, tout au plus, être devenu un peu plus gourmet : «Au début, j'étais comme un enfant dans un magasin de chocolats, raconte le Suisse. Aujourd'hui, c'est un peu différent, mais je suis toujours très content de jouer ce type de tournois. Je n'avais jamais pensé que j'allais jouer aussi longtemps et aussi bien.» Et, aurait-il pu ajouter, en continuant à marcher sur l'eau (17 titres majeurs, qui dit mieux ?) et en faisant se soulever encore et toujours les foules, au sixième jour et demi de sa vie de champion, davantage encore qu'au premier. «Il y a plus de public que jamais pour venir le voir jouer, confirme, admiratif, l'Australien Patrick Rafter, ex-numéro 1 mondial. Il est littéralement devenu le dieu du circuit. En début d'année, il est venu à Brisbane, et c'était juste incroyable de voir la ferveur qui l'entourait. Les gens sont dingues de lui !»
Et qu'importe que «Rodger» ne soit plus «que» sixième mondial ou que, la saison passée, il n'ait soulevé de trophée qu'à Halle (Allemagne). Nicolas Mahut, qui a assisté à ces scènes de dévotion, puisqu'il d