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Roger Federer, période renaissance

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Tennis. Le maître signe son retour en battant (6-3, 6-4, 6-7, 6-3) l’Ecossais Andy Murray, hier, en quart de finale de l’Open d’Australie.
Roger Federer exulte après sa victoire contre Andy Murray en quart de finale de l'Open d'Australie, mercredi à Melbourne. (Photo Mal Fairclough. AFP)
publié le 22 janvier 2014 à 20h36

Le Suisse Roger Federer n'exerce plus son art sur des courts. Il exprime son tennis dans des cathédrales temporairement dédiées à son propre culte, qui respirent quand leur champion respire, soufflent quand Federer souffle, et applaudissent à la fin comme s'il venait d'assister à l'ultime représentation de Maria Calas à la Scala de Milan. Hier, le Bâlois a propagé un frisson d'amplitude 9 dans les gradins de la Rod Laver Arena durant la majeure partie de son quart de finale remporté sabre au clair (6-3, 6-4, 6-7 [6], 6-3) devant l'Ecossais Andy Murray, qui le devance de deux places au classement ATP : 4e contre 6e.

Tout l’art de Roger Federer y est passé. Léger comme une plume, offensif en diable (49 points remportés au filet au fil de ses 66 montées) et respirant le match comme un extralucide, Federer, 32 ans, a ressuscité pendant les deux premières manches le joueur majestueux qui ne laissait rien à personne sur surface rapide lors de la deuxième moitié des années 2000 ; servant le plomb sur chaque point important ou déposant ses volées courtes comme on poserait un œuf sur de la ouate.

L’instant n’avait pas de prix. Même les plus acharnés des thuriféraires du Suisse avaient renoncé à cet incroyable supplément de programme de la part d’un homme qui se traînait depuis des mois, séché jusque dans son jardin privé de Wimbledon par des joueurs standards - l’Ukrainien Sergiy Stakhovsky, l’Argentin Federico Delbonis ou encore l’Allemand Daniel Brands - avant d